Vous avez envie de voir des hippocampes, des antennaires, et des tortues, ou de réviser vos cours de bio sur les éponges, alors courrez vite en Guadeloupe ! A l’ouest de Basse-Terre, du côté de Malendure, le parc naturel de la réserve Cousteau n’attend que vous. Epaves, tombants et patates de corail, il y en a pour tout le monde. Vous pourrez admirer une faune préservée entre deux apéros au planteur. Plongées et ambiance de rêve pour un séjour sous le soleil créole.
Le club des Ilets organise plusieurs rotations par jour, ce qui est très pratique pour combiner les plongées avec des balades terrestres ou pour pouvoir passer du temps avec d’éventuels non plongeurs. Chacun peut choisir les horaires de plongée qui l’intéressent. La plupart des plongées se font autour des Ilets Pigeon, situés en face de la plage et accessibles en 5 minutes de navigation. Des bouées de mouillage permettent aux bateaux de plongée de ne pas dégrader les fonds et facilitent la mise à l’eau. Accessibles dès le Niveau 1 ces sites, dont certains servent également pour les baptêmes, sont très faciles à plonger.
A peine la tête sous l’eau, dès les premières secondes la diversité des formes, de taille et des couleurs des éponges saute aux yeux. Ici, et contrairement à la mer rouge, ce ne sont pas les coraux les stars du décor, mais les éponges qui sont absolument omniprésentes et magnifiques. Notre première plongée s’effectue à la Bouée Anticyclonique, on nous a prévenu : il y a un hypo pas loin du mouillage ! C’est parti pour la chasse (photographique évidemment) à l’hippocampe. Le briefing avait pourtant été précis, on nous avait indiqué précisément le bon caillou… Mais il faudra attendre l’aide secourable des moniteurs locaux qui ont bien plus l’œil, pour le voir, en pleine sieste apparemment, à moitié couché sur le sable dans à peine 9 mètres d’eau. Un plus loin, et plus profond, un autre attrait de la plongée réside dans la résurgence des sources d’eau chaude à 18 et à 23 mètres de profondeur, dans des cuvettes de sable noir. La différence de température trouble l’eau et il suffit de mettre les mains au-dessus pour se rendre compte de la chaleur dégagée par cette source sous-marine. Tout au long de la plongée d’ailleurs, les plus frileux peuvent mettre leurs mains dans le sable qui est tout chaud ! Dommage que ces sources soit déjà dans de l’eau à 28 °C… Un site comme ça aurait un succès fou en Méditerranée au mois d’avril !
Que ce soit à la Bouée anticyclonique, à la Piscine, à l’Aquarium, au Jardin de Corail ou Japonais, les poissons limes, coffres et anges accompagnent les pérégrinations des plongeurs. Moins habituelles, les timides marionnettes vous amuseront à rentrer et sortir de leur « maison-trou » à chacune de vos expirations. Côté macro, les crevettes de Petterson disputeront la vedette aux crevettes de Thor, entre deux hippocampes (mais attention là il faut avoir l’œil : rouge, noir ou jaune flashi, ils sont souvent bien cachés, mais sous votre nez !).
Depuis Malendure, les plongeurs ont également accès à plusieurs épaves. Que ce soit le Franjack, l’Augustin Fresnel ou le Gustavia, elles ont toutes été coulées volontairement pour servir de récif artificiel. Le club des Ilets vous les fera découvrir avec passion. La plus intéressante est le Gustavia, c’est aussi la première à avoir été coulée, en 1991, et elle est donc plus habitée que les autres. Reposant sur un fond de 40 mètres, elle est accessible à partir du niveau 2. Sur le sable, à la poupe, pensez à décoller un peu votre regard de la coque, un champ d’anguilles jardinières garde l’épave. La coque est recouverte d’éponges et la tôle abrite murènes, chevaliers ponctués et crevettes. Une tortue apprécie visiblement de faire un bout de chemin avec les plongeurs chanceux, et même de les rejoindre au palier jusqu’à ce qu’elle décide de retourner vaquer à ses occupations. C’est bien joli de buller au palier dans 3 mètres d’eau, mais au bout d’un moment on s’ennuie et le truc bien quand on est une tortue c’est qu’on peut redescendre… la chance !
Si les conditions météo et le courant le permettent, le Sec Paté à faire absolument. Situé dans le Canal des Saintes, entre les Saintes et Basse-Terre, ce tombant vertigineux mérite le détour. En fonction du courant, qui peut être ici très fort, voir impraticable, la mise à l’eau et la descente peuvent être sportives. Mais une fois atteint le sommet des pics qui forment ce sec, l’éblouissement est garanti ! Profusion de gorgones, de coraux et d’éponges, des poissons, petits et gros absolument partout. On a vite l’impression que chaque trou dans la roche abrite une murène, et chaque éponge des crevettes. Quand les tortues ne se baladent pas le long du tombant, elles dorment sous des surplombs. Dans le bleu, les barracudas, thons et carrangues complètent le décor. Vu son éloignement, cette plongée est toujours en supplément (compter au minimum une matinée complète, voir la journée quand elle est combinée avec une plongée aux Saintes), mais vous en aurez vraiment plein les yeux. A condition, que le mousquetonnage du bout à la bouée de mouillage (en profondeur puisqu’en plein chenal de navigation) soit possible, ce qui n’est pas toujours le cas avec le courant.
Et que dire d’une plongée de nuit sur le Jardin Japonais. Vous ne saurez plus où donner de la tête, des ophiures partout, les comatules se déploient en éventails sur les crêtes des éponges barriques pendant que les gros crabes sont de sortie. Quand aux tortues, nous en croiserons pas moins de 5 en même temps… Mais chut, il faut savoir rester discrets, les poissons perroquets dorment dans leur bulle et on ne voudrait pas les réveiller. Une seule chose à faire pour rencontrer toutes ses merveilles : suivre les palmes de Jaco, le patron du Club, qui vous en mettra plein les yeux.
Pour continuer l’aventure après les plongées, n’hésitez pas à aller découvrir les Chutes du Carbet (quelques heures de marche selon la Chute choisie). Une matinée sans nuages sera aussi l’occasion de monter au sommet de la Soufrière, d’où vous jouirez d’une vue magnifique sur toute l’île. Vous pourrez également vous émerveiller devant les couleurs des fleurs tropicales au Jardin botanique de Deshaies ou allez vous réchauffer dans la source d’eau chaude de Bouillante, au pied de la falaise et face à la mer. Attention toutefois les jours de houle, l’eau de mer passe au-dessus des rochers et la cuvette naturelle est alors moins chaude que prévue. Enfin, apéros oblige, l’une des nombreuses distilleries traditionnelles de l’île vous accueillera pour une visite-dégustation. Celle de Damoiseau, au Moule, sur Grande Terre à gardé son ancien moulin à cannes à sucre.
Les plongées à Malendure ne vous permettront sans doute pas de voir du très gros : ici ni raies manta, ni requins baleine, ni banc de requins marteaux. Mais elles vous permettront d’admirer les couleurs chatoyantes des éponges et de profiter d’une petite faune plus courante ici qu’ailleurs. Ce n’est certes pas les immenses tombants de la Mer Rouge, mais les hippocampes et les crevettes vous les feront bien vite oublier. Les balades terrestres et les visites à faire un peu partout sur l’île rendent cette destination idéale pour les vacances en famille ou avec des amis non plongeurs. L’ambiance chaleureuse et les barbecues créoles font le reste, vous n’aurez plus qu’un souci : un choix cornélien entre balade dans la jungle et plongée…