Plongée à Madagascar

Entre pistes de latérite et eau salée, la Grande Ile héberge en son sein plus d’animaux endémiques et de biodiversité qu’un continent tout entier. Il faudrait pouvoir y passer des semaines, voir des mois pour pouvoir explorer chacune de ses régions, toutes différentes, et toutes sublimes. Mais le temps manque souvent au voyageur qui doit la plupart du temps se contenter de 15 jours, pour combiner découverte de la culture et des paysages malgaches et plongées. Pour profiter un maximum de tous les aspects de votre voyage, un combiné Sud-Ouest de la Grande Ile, et séjour à Nosy Be est l’idéal. « Mada » pour les intimes est encore une destination où le mot aventure prend tout son sens.Séjour à Nosy BeL’île en elle-même est magnifique, et vous serez vite enivrés par les essences d’Ylang-ylang et de vanille auxquels elle doit son surnom d’Ile aux parfums. Plusieurs hôtels en bord de plage pourront vous accueillir dans un cadre pittoresque. L’hôtel Gérard et Francine à flanc de colline dans un jardin tropical, ou le charmant hôtel Coco Plage proche de la rue piétonne. Ces hôtels ne proposent que le petit déjeuner mais vous avez à proximité des restaurants à tout petits prix. Ils sont à côtés du club de plongée français TROPICAL DIVING que vous pouvez rejoindre à pieds très facilement. Passionnés, Jean Michel (Instructeur PADI-CMAS) et Malik (BEES 1 – Instructeur PADI) vous accueilleront dans la bonne humeur pour vos plongées qui se feront le matin sur des sites à 20 minutes de navigation environ. La grande majorité des clubs de plongée se trouvent d’ailleurs au sud-ouest de l’île et vous proposent des sorties à la journée, où à la demi-journée. . Les plongées peuvent être très différentes d’un site à l’autre. Ainsi, l’escapade à Nosy Tanikely, une minuscule île au sein d’un parc marin, vous offrira un récif peu profond idéal pour les débutants, où vous rencontrerez tortues, requin léopard, raies pastenagues et tous nos petits copains, habitants habituels des récifs tropicaux. Ne ratez pas une escapade à pied jusqu’au phare de l’île (environ 20 minutes à pieds), d’où vous aurez une vue magnifique.
L’épave du Zaïda abrite quand à elle des dizaines de poissons lions, scorpions et quelques énormes mérous. Sa coque est souvent noyée dans un nuage de poissons de verre magnifique. En vous retournant vous aurez toutes les chances d’apercevoir dans le bleu des thons et des carrangues en pleine partie de chasse. Un banc de gros platax vous accompagnera sans doute tout le long de votre plongée.Le site de Manta point porte bien son nom, mais il faut savoir être patient, ces grandes dames savent se faire désirer… Nous aurons de la chance ce jour là, mais ce n’est pas toujours le cas. Si elles vous posent un lapin, profitez-en pour observer les anguilles jardinières qui forment un gigantesque champ entre les différentes patates de corail. Il est dommage de voir comme la majorité des plongeurs ne les remarquent même pas, alors qu’elles sont sûrement des milliers, trop absorbés à scruter le bleu, parfois pour rien. Alors évitez-vous une déception et profitez de ce que vous avez sous le nez, de toute façon les mantas du coin sont suffisamment imposante pour que vous ne les ratiez pas si elles approchent.Et si vous vous rendez à Nosy Be au mois de septembre, vous aurez sans doute la chance de voir des baleines et leur petit, au moins du bateau de plongée. Sans parler des troupes de dauphins qui feront la course à la proue du bateau.Et une fois votre journée terminée, du bleu plein les yeux, louez une moto et montez au somment du Mont Passot, le point culminant de l’île. Vous aurez alors une vue magnifique sur les lacs sacrés reflétant la lumière du soleil couchant, avec la mer au loin. La couleur vert émeraude de ces lacs volcaniques donne irrésistiblement envie d’y tremper les pieds. N’y pensez même pas ! Tout le monde vous dira qu’ils sont plein de crocodiles. N’allez pas croire que les crocos relèvent d’une invention pour touristes destinés à les dissuader de braver le fadi (le tabou), interdisant la baignade dans les lacs. Ils existent vraiment, et aiment se faire dorer au soleil, parole de touriste !Croisière Ocean DreamDe l’aéroport, direction le port du Cratère pour l’embarquement sur l’un des catamarans d’Ocean Dream. Ce croisiériste propose deux itinéraires, l’un sur les Mitsios, l’autre sur les Radames. Cette fois-ci se sont les Radames qui m’attendent, pour une balade de 5 nuits dans leurs eaux turqoises. Le bateau navigue tantôt à voile, tantôt à moteur, et les heures de navigation deviennent un vrai plaisir. Nous partons à la découverte d’îles quasiment vierges, comme Nosy Antany Mora où vivent quelques familles de pêcheurs de concombres de mer, ou comme Nosy Iranja, 2 îles séparées par une étroite langue de sable blanc. On se croirait dans pirates des Caraïbes. Dès le premier jour nous croisons des baleines à bosses (présentes dans la zone de fin juillet à début octobre), les jours suivants des dauphins à longs becs en chasse, des tortues vertes. Autant de promesses de belles rencontres sous-marines. Arrivés sur le premier site de plongée, quel bonheur de se rendre compte que l’on sera le seul bateau amarré. Madagascar n’est pas l’Egypte, les plongées s’y font en petit comité. La plupart des sites offrent des tombants, des grottes ou des jardins de coraux multicolores. La plupart se font en dérivantes, en laissant défiler le récif à main droite ou main gauche selon l’humeur du courant. Tout le monde est là, bancs de platax, lutjans, mérous, raies pastenagues, requins de récifs, requins léopards, poissons crocodiles, etc… Tous les représentants de la faune de l’Océan indien se cachent dans leur maisons de coraux.Le site de Greg Wall est un de ceux à ne pas manquer. La plongée commence par une grotte à 30 m où l’on croise crevettes, cigales de mer et autres espèces sciaphiles, pour ressortir surpris par une forêt de gorgones géantes, de corail noir et d’éponges multicolores. La remontée se fait au-dessus de ce jardin de corail, escortés par le ballet des carrangues, mérous, fusiliers et gaterins. Au fil des jours, les plongées se poursuivent et approchant des sites de Nosy Be nous apercevons des requins pointes blanches, des grandes raies pastenagues et mobula à défaut de voir les mantas que d’autres plongeurs auront la chance de croiser. Cette croisière aura mis en avant le professionnalisme de l’équipage, les belles plongées et une atmosphère agréable.Circuit dans les parcs naturels du sud-ouest et treksLe parc du Kirindi, les Tsingy de Bemahara, Morondava, autant de noms chantants qui font rêver le voyageur averti. Pour accéder à Morondava, une étape dans la capitale Antananarivo est obligatoire. Cette ville située dans les montagnes n’est pas très pittoresque et son effervescence, tout comme la misère ambiante peuvent en décourager plus d’un. Cependant quelques quartiers et marchés valent le détour, tout comme le petit parc animalier se trouvant à 3 kilomètres de l’aéroport.Vous pourrez y voir quelques uns des représentants emblématiques de l’île, comme des lémuriens, des tortues rayonnées ou des caméléons. Bien que cela ne soit pas aussi sympathique que de les observer dans leur milieu naturel, cette visite permet tout de même une première approche de la faune malgache.Les vols intérieurs sont toujours opérés par Air Madagascar, qui en a le monopole. Prévoyez des marges conséquentes pour vos connexions et pour vos circuits ou roadtrips, car les retards (parfois plus de 8 heures !) et les annulations de vol sont endémiques eux-aussi…Depuis Morondava, la piste remonte vers Belo sur Tsibirinha, vous permettant ainsi d’admirer la mythique allée de Baobabs. Si ces arbres emblématiques de l’île (sur les 8 espèces existant dans le monde, 7 sont endémiques de Madagascar) se retrouvent dans toute la région du sud-ouest, à quelques dizaines de kilomètres de Morondava ces sentinelles millénaires bordent la piste comme autant de gardiens des trésors naturels malgaches. En vous écartant un peu de la piste, vous pourrez aussi admirer les baobabs amoureux qui semblent enlacés pour l’éternité (il s’agit en réalité d’une espèce particulière aux deux troncs emmêlés). Encore quelques kilomètres de piste et vous ne pourrez pas rater le gigantesque baoab sacré, qui d’après la culture malagasy régionale veille sur les femmes enceintes ou désirant avoir un enfant. Vous pourrez passer la nuit au parc du Kirindi, et combiner ainsi une randonnée diurne et une randonnée nocturne, à la rencontre de la faune locale totalement différente de jour ou de nuit. Lémuriens, caméléons, serpents, et même le célèbre et malheureusement si rare fossa (le plus grand carnivore de l’île) sont au rendez-vous. Le lendemain, quelques heures de pistes en 4×4 et 2 traversées en bac vous attendent pour rejoindre le camp de base des treks dans le parc des Tsingy de Bemahara. Les traversées des fleuves en bacs, où tout le monde embarque : 4×4, touristes, familles entières, poulets destinés aux marchés, etc… sont un des moments forts du voyage et permettent des rencontres inoubliables avec la population locale. La piste est de plus en plus accidentée et difficile, l’on traverse successivement des savanes où de nombreux aloe vera sauvages sont utilisés par les villageois en médecine traditionnelle et des champs de latérite rouge. Cette terre sèche typique du pays teinte tout, des arbustes du bord de la piste à vos appareils photos, en passant par vos vêtements et vos cheveux. La piste sillonne des zones de brousse où le brulis est pratiqué régulièrement, les jeunes pousses d’arbres permettant aux innombrables troupeaux de zébus de se nourrir des petites feuilles vertes encore toute tendres. La diversité des paysages est à elle seule une bonne raison d’effectuer ce voyage. Une fois arrivés dans les Tsingy proprement dit, je ne saurais trop vous conseiller de séjourner à l’Olympe Resort. Situé en hauteur, cet hôtel domine la jungle et le village en contre-bas. Au moment du petit déjeuner, sur la terrasse au bord de la piscine, vous pourrez ainsi admirer la brume qui se lève peu à peu sur un paysage inoubliable. Après une demi-heure de 4×4, vous voilà au début de l’aventure dans les tsingy. Ce trek de quelques heures la plupart du temps, ne demande pas un niveau particulier mais une bonne condition physique est cependant absolument nécessaire. La dernière partie, juste avant d’accéder aux plateformes des points de vue en haut des pics quarstiques, se fait quasiment en via ferrata. La sécurité est impeccablement assurée et tout le monde progresse arnaché, mais quelques passages sur des échelles verticales ou des passerelles au-dessus du vide sont assez impressionnants. Le mythique pont de singe qui permet de traverser un gouffre de plus de 30 mètres de profondeur vous laissera un souvenir impérissable…Votre découverte des Tsingy terminée, il ne vous reste plus qu’à entreprendre le chemin inverse toujours à bord de votre 4X4. Deux passages de bac et une journée de piste plus tard, vous voilà de retour à Morondava. N’hésitez pas à vous y reposer une journée, à flâner le long de sa magnifique plage de sable blanc où dans ces rues sableuses.